vendredi 3 février 2012

La vie en gris.

Début janvier, je suis en avance de 10 minutes.
J'ai rendez-vous aujourd'hui avec ma tutrice de stage, une première prise de contact. C'est elle qui m'accompagnera tout au long du second semestre, dans mes premiers pas d'enseignante.

A quelques dizaines de mètres de l'entrée du collège, j'attends qu'il soit l'heure, et j'observe.

Les filles qui se cachent dans des vêtements trop grands.
Qui parlent fort et mal.
Les garçons qui jouent les voyous, casquette vissée sur le crâne.
Ceux qui tirent sur une clope.
Ceux qui boivent du red bull.
Les fringues de marques ostentatoires.
Les timides, dans un coin, collés au mur.
Tout va très vite, je ne comprends rien.
Une bagarre éclate, pour un motif probablement futile.
Le surveillant intervient.
Tant bien que mal.
Les sacs de cours volent, les insultes fusent.
Ils se calment, au bout d'un moment.
Et tout reprend comme si rien ne s'était passé.
Les filles dans leur doudoune XXL reprennent leur conversation, d'autres rallument une cigarette.

Vous ne devinerez jamais où se trouve ce collège.

Une ZEP? Une cité scolaire de banlieue? Que nenni.
Niché entre de beaux immeubles haussmanniens, ce collège se situe en plein cœur des petits rues pleines de charme du quinzième arrondissement.

Welcome to the real life.

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