vendredi 27 janvier 2012

Mesdames, messieurs, j'ai trouvé l'endroit le plus calme de Paris.

Pas besoin de se rendre dans un parc.
On entend toujours un bruit de voiture, un léger bruit de fond qui provient de la circulation.
Pas besoin de se rendre dans une bibliothèque avec des gens qui toussent ou qui oublient de mettre leur portable en silencieux.

Non.

Rendez-vous à la station du RER C "Avenue Henri Martin", en pleine après midi.
Il n'y a pas un bruit, ça pourrait en devenir inquiétant, on n'est pas habitué à ce silence.
On est complètement isolé de la ville.
Comme c'est une branche secondaire, il y à peine un RER toutes les dix minutes.
Personne sur les quais.
Les touristes ne vont pas jusque là.
C'est incroyablement serein, une atmosphère figée, un décor gris et banal pourtant, qu'on imagine mal propice à la quiétude...

La prochaine fois que vous voulez méditer sur la vie, l'univers et tout le reste*, vous savez ce qui vous reste à faire.


* qui comprendra cette référence?? Aaah, si seulement j'avais des lecteurs d'anglosaxonie !

jeudi 26 janvier 2012

Plus tard, je serai dresseuse de ministre.

Comme nombre de mes congénères étudiants, je donne des cours particuliers pour mettre un peu de pépites de chocolat dans mes cookies.
Vous avouerez, tout de même, que le cookie sans pépite, c'est nul.
Bref.

Cette année, je donne des cours à un futur ministre.
Certes, il n'est qu'en première S, mais il a déjà la poignée de main cordiale, le sourire compréhensif, le verbe vif et langue de bois, les cheveux coupés bien comme il faut pour suivre le petit Nicolas.
Mais je m'égare, je m'égare.
Toujours est il que ce petit ministre n'a pas vraiment l'habitude de travailler.
Et lorsque je lui ai demandé de rédiger le commentaire de texte (dont nous avions fait le plan détaillé ensemble) pour la séance suivante, il a dit "oui oui, bien sûr".
Mais, le mercredi suivant, et je l'avais prédit, il m'a sorti un bobard comme les politiciens savent si bien faire (il a de l'avenir!) : qu'il avait oublié, qu'il s'en était rendu compte la veille, à minuit, alors qu'il venait de finir un épineux DM de math.
Soit, je lui explique bien clairement que s'il ne fait pas ce que je lui demande, ça ne sert vraiment à rien que je vienne. Sourire compréhensif de sa part, excuses renouvelées, blablabla.
On s'installe quand même pour faire cours, on approfondit le plan détaillé, et, à la fin de la séance, je lui fais bien noter dans son agenda qu'il doit tout rédiger pour la fois prochaine.

La fois prochaine arrive, c'est-à-dire, hier.
Avant même de me rendre chez lui, j'ai parié avec l'homme-qui-s'occupe-du-lombricompost que monsieur le ministre n'aurait pas rédigé son commentaire.
Bingo.
Alors, je suis partie.
Oui, comme ça.
Je l'ai écouté commencer son excuse foireuse, j'ai arrêté de retirer mon manteau et je lui ai nettement expliqué que l'excuse "j'ai perdu mon livre" était peut-être valable en 6ème mais certainement pas au lycée, qu'il ne servait à rien que je fasse cours, et que j'allais appeler sa mère.
Ce que j'ai fait.
Et qu'a dit cette dernière?
"Ah, vraiment, mademoiselle, je vous remercie de ne pas lui faire cours".

On va finir par le dompter, ce petit !