vendredi 30 septembre 2011

Illumination, et pas de Rimbaud. Mais un peu d'Apollinaire.

J'ai ENFIN compris pourquoi monsieur Trissotin* nous a raconté des carabistouilles à propos du CAPES, du déroulement des épreuves.
Oui oui, en tant qu'ancienne apparitrice du CAPES de Lettres Modernes, je connais parfaitement la logique et l'organisation interne du concours.
Alors, ein, les trucs bidons qu'il a raconté, les "on s'en fiche si vous ne faites pas trois parties pour la dissertation, c'est pas grave" (ben voyons), avec moi, ça ne passe pas. Certes, monsieur Trissotin est assez âgé, ce qui pourrait expliquer les approximations dont il nous a fait peur : monsieur a été membre du directoire, peut-être, mais quand? Sûrement dans les années 1980.
Autant dire que pas mal d'eau a coulé sous le troupeau des ponts qui bêle ce matin, ô Tour Eiffel.

Mais pourquoi raconter pareilles inanités à de pauvres étudiants stressés par l'imminence du concours?
Pourquoi?

Une seule solution a ça : sa fille passe le CAPES cette année, et il veut éliminer un maximum de candidats.
CQFD.


* Ce n'est bien sûr pas son vrai nom, le premier qui trouve à qui je fais référence gagne une chupa chups à l'orange.

lundi 26 septembre 2011

Douche froide.

Lors de l'amphi de rentrée, à une fille qui se plaignait du fait que le stage de remise à niveau en Ancien Français n'était pas adapté aux débutants, surtout pour ceux qui comme elle, après trois ans de prépa, entrent directement en M1, un des membres de l'UFR a répondu :

"Et bien mademoiselle, si vous n'êtes pas contente, il fallait avoir l'ENS."



Et bien, y'a pas à dire, on sait accueillir les ptits nouveaux à la Sorbonne.

samedi 24 septembre 2011

De l'art de rendre les fiches de grammaire moins fastidieuses.

Faire des fiches de grammaire, c’est un des trucs les plus nuls du monde.
A part peut-être Secret Story.
Ou peut-être lire une pièce de Claudel.
C’est d’un ennui monstrueux.
Enfin, il y a pire que faire des fiches de grammaire.
Les apprendre.
En général, j’oublie toujours plus ou moins cette étape, j’ai des jolies fiches avec des trucs soulignés de toutes les couleurs, des résumé bien encadrés, mais je suis incapable de les réciter.
Des fois, même, en prépa surtout, pour repousser encore le moment où je devais me forcer à apprendre ces foutues fiches, j’ai fait des fiches de fiches.
Si si, véridique.

Enfin, toujours est il qu’il y a un truc qui m’a toujours énervé en cours de français, et que jamais au grand jamais je ne ferai subir à mes élèves : les exemples « Pierre et marie et le chat».
Je suis sûre que vous voyez parfaitement de quoi je veux parler :
« Pierre et Marie font du vélo. »
« Le chat mange la souris. La souris est mangée par le chat. »

Je me souviens, ça m’exaspérait déjà quand j’étais petite.
Au collège, un jour, je me rappelle avoir demandé à ma prof si on pouvait mettre une girafe à la place du sempiternel chat.
Elle avait accepté, petite victoire.

C’est donc avec un plaisir immense que je vous présente, aujourd’hui, un ouvrage merveilleux : La Grammaire française et impertinente, de Jean-Louis Fournier.
Tous les profs de français devraient posséder ce bouquin pour les jours de disette imaginative, car tous les exemples, je dis bien tous les exemples sont à hurler de rire.
Petit florilège…

Concernant l’accord des adjectifs au féminin :
« Elle était si douce qu’elle refusait de battre les œufs. »

Pour le passé composé :
« Lors des inondations, les oiseaux se sont retrouvés le bec dans l’eau. »

Pour les adverbes d’interrogation :
« Pourquoi celui qu’on appelle le contremaitre est-il toujours d’accord avec le maître ? »

Ce ne sont que de petits exemples, et je n’ai pas pris les pires.
Quand Fournier précise « impertinent », ça l’est, et c’est même parfois politiquement incorrect…
Nul doute que j’utiliserai ce livre pour mes futurs cours de grammaire.
Mais je ferai un petit tri, avant, ein.




NB1 = cette grammaire n’est pas très rigoureuse sur le plan… grammatical : )

NB2 = je pense que certains exemples font appel à de l’ironie, à des jeux de mots complexes, que de petits élèves de 6ème ne sont pas en mesure de repérer. Un moyen de leur apprendre le second degré ?

mercredi 21 septembre 2011

Le retour de Super Junk Food.

Ayé, l'homme-qui-me-fait-réciter-des-poèmes-en-vue-d'avoir-un-socle-d'exemples-pour-la-dissertation-au-CAPES s'en est retourné dans de lointaines contrés.
Ce qui veut dire qu'il n'est plus là pour me faire manger des vitamines.
Ni pour me préparer une divine soupe pomme de terre fanes de radis.
Ni pour me rappeler de manger des fruits tous les jours.

Avec tous les bouquins que je dois ficher, je vous le dit tout net, ça va être le grand retour du Curly.


Damned.

mardi 13 septembre 2011

C'est le mystère de la vie.

Je suis là, à mon bureau, en train de stresser à propos des épreuves écrites qui arrivent à grands pas, de la dissert' sur table qu'on a ce jeudi même.
Et, au lieu de lire des trucs, de faire des fiches, de remplir mon crâne de trucs utiles, ben je regarde des vieux épisodes de How I met your mother.

Énigme insondable de l'âme humaine.

samedi 10 septembre 2011

Inculture.

Je me suis rendue compte hier que je ne connaissais rien de Mallarmé, si ce n'est son prénom.
Stéphane.
Pour une candidate au CAPES de lettres modernes, ça craint.
Au boulot.


Ses purs ongles très hauts...

vendredi 9 septembre 2011

Sinon, je reste une fille normale.

Hier, j'ai acheté du vernis transparent Miss Helen à Monoprix.

Vous voyez que je ne fais pas que de la morphosyntaxe.

J'ai une vie, moi, madame.

Et je vais me coucher de ce pas afin d'avoir une peau fraîche et lisse et reposée et douce comme une pêche et l'œil de biche vif parce que c'est pas parce qu'on cultive sa beauté intérieure à coups d'analyse de sujets de dissertation qu'on doit négliger sa beauté extérieure.
D'abord.

Ouf.

Il était temps que ça se termine.
Fin du stage de morphosyntaxe.
Entre la fille qui roupillait au fond de la salle, le prof complètement taré et le geek de la grammaire, je me sentais un peu pommée.
Bon, la fille qui dormait, pas grand chose à dire, faut dire qu'étudier la différence entre adjectif qualificatif et relationnel n'a rien de folichon.
Le prof givré, lui, vaut le détour.
En pleine explication sur la question de l'aspect, notamment l'aspect sécant VS l'aspect global, une fille-avec-un-serre-tête a demandé comment il fallait expliquer à nos futurs élèves cette notion.
Et le prof de nous dire "je ne pense pas que vous aurez de problèmes avec , c'est assez intuitif, quand même."
Ah ah.
Alors toi, ça se voit que ça fait longtemps que tu n'es pas allé en ZEP, ein.
Déjà, quand mes futurs élèves sauront faire la différence entre "a" et "à", voire entre un verbe et un nom, je serai contente.
Sans rire, j'ai une élève qui m'a écrit "les chient" aux lieu de "les chiens", parce qu'elle a confondu la marque du pluriel nominal (-s) avec la marque du pluriel du pronom personnel "ils".
Alors tu vois, je crois que la notion d'aspect, on s'en fout.

Bon, sinon, le geek de la grammaire, c'était déprimant. Déjà, il entrait en L3, alors que c'était un stage de M2. Ensuite, il connaissait toutes les réponses, et même, des fois, il citait des noms de grammairiens et de linguistes qui avaient créés des théories dissidentes sur tel ou tel problème grammatical.
Nan mais, vraiment.
Moi, quand j'arrive à mémoriser (et à comprendre!) un fait grammatical, je suis contente.
Je vais pas en plus me souvenir du nom du type qui a créé le concept de "thème-rhème".

Un fou, je vous dis.

mercredi 7 septembre 2011

Le cri du coeur.

[Post hyper inintéressant pour quiconque n'a jamais suivi un cours de lexicologie.]

Ça y'est, c'est la rentrée.
A la Sorbonne, on attaque fort avec un super stage intensif de morphosyntaxe, au sein duquel on a fait une remise à niveau en lexicologie.
Pour les néophytes, la lexico, c'est l'étude de la composition des mots.
Par exemple, "défaire" est formé avec le préfixe "dé" qui se greffe sur le verbe "faire".
Rien de bien sorcier, en fait.
Sauf que.
Les linguistes ont trouvé qu'il était beaucoup plus rigolo de créer tout un jargon spécialisé.
Ainsi, "défaire" est formé par affixation endocentrique via le suffixe intracatégoriel "de" au verbe « faire ».
C'est vrai que ça a beaucoup plus de gueule dit comme ça.
Et encore, ça, c’est rien.
Même si je peux garantir que tout ceci ne servira à aucun de mes futurs élèves, j’apprends consciencieusement des termes plus barbares les uns que les autres :
Dérivation parasynthétique, troncation double, apocope, forme allomorphique, ciment phonologique, étayage paradigmatique, xénisme, pérégrinisme, et j’en passe.
Sauf que.
Tout ce joli vocabulaire, on ne peut l’utiliser que lorsqu’on est face à des mots construits, type « redonner », « étonnement », « désinsectiser », ou hyper rares en littérature, genre « pomme de terre » ou « ricain ».
Et dans les sujets de la vrai vie du CAPES, ben y’a quasi jamais de mots construits, et ni Voltaire ni Chateaubriand n’utilise l’aphérèse « ricain ».
Les concepteurs de sujet, y mettent rien que des pièges, des mots qu’on dirait qu’ils sont construits mais en fait non, ahaha, je t’ai bien eu, ein ??
Je ne peux donc pas étaler ma science.
Et je suis frustrée.
Très.

Je veux faire de l’étayage paradigmatique !
Bordel.