Des fois je suis un peu nostalgique.
Avant, la littérature, c'était un truc de dingue.
Avant, c'est-à-dire au début du XXème siècle, y'avait des journaux spécialisés en littérature qu'on pouvait trouver dans les kiosques, et que plein de gens lisaient.
Maintenant, il faut passer trois tourniquets, montrer sa carte de bibliothèque, donner ses empreintes digitales et jurer sur la bible et le coran qu'on ne mettra pas le feu à Ste Barbe, alors forcément, ça encourage pas.
Et puis les gens étaient passionnés.
André Breton, il détestait le roman. Il trouvait ça nul. Et Paul Valéry était bien d'accord avec lui: le roman, ça craint, écrivons plutôt des poèmes où la mer est un toit sur lequel marchent des colombes.
Position contestable, certes, mais qui avait le mérite d'être radicale, contrairement aux mou-du-genou qu'on voit maintenant.
Moi, je rigole toute seule quand je lis le Manifeste du surréalisme : entre Breton qui dit que le roman est un divertissement méprisable exprès pour ceux qui n'ont rien dans le ciboulot et Valéry qui affirme qu'il va faire une anthologie de débuts de roman, "de l'insanité desquels il [attend] beaucoup", pas le temps de s'ennuyer.
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